Je suis triste...

Je suis triste, triste de voir les espoirs de mon fils s'écraser les uns après les autres.
Depuis le CM2,il voulait "travailler dans le cinéma, mais pas comme acteur" nous disait-il régulièrement.Déjà, adolescent, il avait écrit un snénario de court métrage. Une enquète policière qu'il avait tourné avec un camescope et sa famille pour commédiens.

Après son bac, il a passé une licence d'art-audio-visuel et pour la première fois, s'est éclaté en apprenant...Et puis, il écrivait...

Mais que faire après le service militaire avec un tel diplôme? Comment rentrer dans ce monde fermé de la fiction télé. Il faut bien vivre, aussi a-t-il travaillé...Mis au chômage, il s'est dit alors qu'il fallait profiter de ce moment pour essayer de se faire connaître...pas une mince affaire. Il lui aura fallu, la rencontre avec celui qui est devenu son co-auteur et plus de deux ans.Il commençait à pouvoir en vivre et 2009 est arrivé avec de nouveau les galères. Il espèrait l'amélioration en 2010, mais rien ne vient. Oh, ils écrivent, ont des rendez-vous, des propositions, mais pas grand chose de payé ou qui sort.Pourtant, il s'essaie à tout : série, film, dessins animés, BD. Pas de chômage, il n'est pas "intermittent du spectacle". Comment fait-il pour réister à ces vagues de chaud et de froid qu'il doit encaisser régulièrement, comment arrive-t-il à trouver le sommeil?

Coïncidence, dans mon programme télé, il y a trois pages sur six sénaristes qui "réveillent la série française". Quand on lit l'article, on voit bien qu'il n'y a aucune règle. Ces sénaristes ne disent pas tous la même chose. Certains pensent que "les ateliers d'écriture" sont indispensables, d'autres au contraire que c'est "inadapté à la mentalité française".
Voici quelques conseils qu'ils donnent aux auteurs :

_"Sachez dire non aux producteurs."

 

_"Développez votre univers aussi loin que possible et oubliez que c'est de la télé."

 

_"Si ce que vous avez à raconter est original,travaillez et acceptez les règles de la télé dans un premier temps; sinon,changez de métier."

C'est bien joli tout ça, mais quand les chaînes ne semblent pas savoir ce qu'elles veulent et qu'elles prennent les scénaristes pour quantité négigeable, interchangeable, qui n'a pas besoin d'être payer pour vivre.....

 

2010 a vraiment mal commencé, ça ne peut que s'améliorer....du moins je l'espère.

Et si.....

Elle est venue s'installer chez sa mère pour être près de la clinique où sa maman est partie se remettre en forme en vingt jours. La soixantaine (qu'elle ne fait pas), divorcée et un peu trop seule.
Lui, travaille à la clinique. Assez bel homme, il ne porte pas d'alliance (mais cela ne signifie pas grand chose), sans doute plus jeune qu'Elle (mais qu'importe).

Ils se rencontrent devant l'ascenseur, parce qu'Elle était partie à la recherche de cafés.Elle est un peu perdue dans les couloirs,Il lui propose alors de l'accompagner...Elle ne dit pas non.

Elle le rencontrera le lendemain à l'accueil, un petit bonjour suivi d'une petite conversation.Ça lui fait chaud au coeur.Cela fait un bon bout de temps qu'Elle ne croit plus à son charme.Deux jours plus tard, Elle cherche le bureau des facturations et tombe sur Lui.Il l'accompagne jusqu'au bureau tout en la questionnant. Elle aurait du lui proposer un café....

Ce n'est pas qu'Elle pense qu'il se passera quelque chose (pas assez de temps de toute façon), mais ça met un peu de piment à ces visites régulières. Et puis, Elle se dit que ce serait chouette si un jour sa gentillesse ou son dévouement pouvait lui apporter des moments heureux. En tout cas, ce genre de rencontre fortuite est sacrément plus sympa que celles que l'on fait grâce à internet (plus ruineuse aussi....)

Ils n'ont pas pu se dire au-revoir( Elle n'a pas tout essayé non plus), Elle est rentrée chez elle, Elle espère ne plus avoir à aller dans cette clinique. Elle aimerait faire une rencontre inattendue,plus porteuse d'espoir....mais Elle a du mal à y croire....

L'espérance de vie

On nous bassine régulièrement avec la prolongation de notre espérance de vie. C'est bien, mais pas à n'importe quel prix.

Avant d'être malade maman ne faisait pas son âge et pouvait encore faire pas mal de choses même si ses nombreuses douleurs commençaient à la bloquer.Avec ce qui lui est arrivé, l'âge ne l'a pas mal rattrapée...Mais elle fait encore partie des gens qui peuvent profiter de la vie et y trouver de l'intéret. Moi qui suis allée pendant quinze jours, tous les jours à traverser les couloirs, aller boire un café ou chercher un livre pour maman,j'en ai vu...J'admire les infirmières, les aide-soignantes, souriantes, aimables. Je préfère m'occuper d'enfants.....je trouve cela moins déprimant.

Maman m'a dit que durant une de ses séances de kiné, elle avait discuté avec un homme de quatre-vingt-dix-sept ans qui n'avait plus envie de vivre. Une de mes tantes,de quatre-vingt-dix ans, en fauteuil dans une maison de retraite, se demande chaque matin au réveil pourquoi elle était encore là, alors qu'elle ne faisait plus rien de ses journées. Alors ? Cette espérance de vie,Qu'en penser ? C'est une chance, incontestablement mais à condition d'être assez en forme, pour vivre encore sa vie et non la subir. J'avoue qu'après toutes ces visites, à l'hôpital puis à la clinique, à voir tous ces gens, allongés dans leur lit ou assis dans des fauteuils, je me sens assez déstabilisée et me pose des questions.
je suis loin d'être pour le jeunisme à tout prix et même si je ne me sens pas "vieille", j'accepte de ne plus faire partie des jeunes. Mais après ces deux mois, j'ai un peu peur de mal vieillir....