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alzheimer

  • Craintes

    Pour tout le monde, le cancer fait peur. Pas d'obsession mais parfois, on y pense. Quand vraiment ça vous tombe dessus, c'est un grand coup au plexus. Peurs, espoirs, désespoirs, fatigue se succèdent jusqu'à ce qu'on annonce votre rémission.

     Malgré tout, comme on m'a dit que ceux qui avaient déjà eu un cancer avait deux fois plus de chance d'en avoir un autre, quand j'ai des douleurs qui durent, qui sont inexplicables, je continue à avoir des craintes.... Surtout  pensant que les gros chocs psychologiques peuvent favoriser la venue d'un cancer, je ne suis pas entièrement rassurée.

    Depuis bien longtemps, je tombe ! A la maison, en vacances et en balade. Dernièrement je suis tombée en marchant et j'ai trouvé le moyen de me déplacer le sacrum, le bassin, je me suis étirée ligaments et muscles... Bref je tombe, je me fais mal et je pense à maman et à ses symptômes.Et je ne parle pas de mes pertes de mémoire... Je sais, quand on s'en rend compte c'est qu'on n'est pas malade. C'est ce que les docteurs disaient à maman il y a quelques années....

      Bref ces craites sont dans un tiroirs de mon cerveau, j'essaie de les verrouiller mais sans succès !

  • Est-ce que ça vaut la peine ?

    On entend souvent que la longévité de la vie s'allonge et les médias présentent ça comme une chance. Est-ce vraiment une chance de vivre très vieux ?

      Oui, si on a toute sa tête et la santé. Combien y en a t il dans ce cas ?

    Hier comme chaque semaine je suis allée voir ma mère dans son EHPAD. Il y avait un petit spectacle musical pour les malades et leur famille. Je suis arrivée un peu en retard et n'ai pas trouvé maman dans la salle. Elle n'avait pas voulu franchir la porte de son unité. Elle ne veut plus en sortir, ça lui fait peur. Il n'y avait que 5 résidents dans l'unité et j'ai pu plus facilement les observer, et discuter avec le personnel qui s'en occupe.

       Il y a une petite femme assez gaie et toujours dynamique. Elle a 98 ans, la plus âgée des résidents. J'ai appris qu'elle était médecin avant, qu'elle avait dirigé une unité médicale en Afrique. Et maintenant : elle ne sait plus où elle est, elle ne peut plus avoir une conversation sensée. Elle chante, elle arpente les couloirs et baragouine seule où avec les autres malades.
      Maman si coquette avant qui résiste quand on veut la laver où l'habiller, qui ne porte pas toujours des vêtements propres, qui passe 15min, comme hier à plier une serviette sans rien dire, ou qui arpente les couloirs en long et en large, qui tombe et se blesse, et est incompréhensible car elle mélange tous les mots.
      Une sœur qui crie très souvent "au secours, j'étouffe" alors qu'elle n'a rien.
    Un homme qui ne parle jamais, une femme qui est clouée dans un fauteuil .... 

       Bref, à quoi ça sert de continuer à vivre dans ces conditions ? Et pourtant,ils s'accrochent à la vie. Tout ça me rend si triste ! 

  • Délire paranoïaque

    Il est plus de quatre heures du matin et je tourne en rond dans mon lit, dans la maison et les larmes coulent de mes yeux.

      j'ai vécu cet après-midi une horrible expérience que je me passe en boucle dans ma tête et qui ne veut pas disparaitre.

      La maladie à corps de Lewi dont ma mère est malheureusement atteinte est un mélange d’Alzheimer et de Parkinson. Si au début elle avait plutôt les symptômes de la première, la seconde l'a envahie depuis plus d'un mois. Elle est en plein délire paranoïaque. Elle vit terrorisée, persuadée qu'on veut la tuer. Déjà quand je venais la voir je devais sans arrêt la rassurer sans toujours comprendre ses dires tant elle a du mal à s'exprimer mélangeant ses mots qu'elle n'arrive plus à trouver.

      Elle avait envie que je la sorte et cet après-midi je décide de l'emmener à Uzes où elle aimait faire les boutiques et boire un café.Mais aujourd'hui, à peine sortie de la voiture, alors que je voulais lui faire mettre des lunettes de soleil sa démence est encore montée d'un cran : c'est moi qui lui voulait du mal. Elle ne voulait plus que je l'approche, que je la touche, elle ne voulait plus remonter dans la voiture. Pire elle criait au secours vers les gens qui passaient.J'étais totalement impuissante. Deux personnes ont tenté de m'aider et tandis que j'appelais la maison de retraite à l'aide, ils ont eu toutes les peines du monde à l'entrainer à l'ombre, il faisait 35° au moins en plein soleil. Et tout cela en continuant à crier au secours et à m’accuser en me regardant droit dans les yeux.C'est horrible de voir sa mère ainsi en pleine démence et je crois que ça va m'être très difficile d'oublier ce moment si difficile. La psychologue et le coordinateur des soins de la maison de retraite sont venus la chercher et il leur a fallu encore de longues minutes à palabrer pour qu'enfin elle accepte de monter dans leur mini-bus.Et je me suis retrouvée seule, en larmes sur le parking.

      Arrivée à la maison je me suis occupée tant bien que mal mais je n'arrive pas à tenir en place et encore moins à trouver le sommeil.

    Nuit blanche ? Il y a des chances et pourtant à 10h, j'ai une réunion à Nîmes .... Pourrai-je m'y rendre ? Aurai-je l'envie ou le courage de m'y rendre ?