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Le quotidien d'une retraite ordinaire - Page 12

  • Coups de pied aux fesses

      Je reviens d'une visite à maman et comme d'habitude je suis toute chamboulée. Elle est toujours très angoissée et perdue et le pire c'est qu'elle parle beaucoup, mais c'est complètement incompréhensible, et c'est très éprouvant.
      Malgré ça, j'ai, pour la rentrée, pris une résolution : ne plus rester en hibernation perpétuelle comme je l'ai fait depuis février. Les seuls efforts que je pouvais faire c'était la promenade journalière avec mon chien, au bout de 3 mois d'arrêt, la difficile reprise de la country et un peu la piscine avec mon fils aîné.

      Cette année,je veux bouger davantage, essayer de me faire quelques relations, arrêter de vivre en ermite. J'ai repris la country, la piscine et j'ai commencé la gymnastique douce. Du coup, je me suis trouvée embarquer dans le CA d'une association de St Victor puis élue trésorière.

      Si j'arrive à tenir ces résolutions, ce serait pour moi un grand pas vers un mieux être qui m'aiderait à supporter l'état de maman qui ne cesse de s'aggraver.

      Et pour commencer, je vais partir 9 jours en vacances. Un bon début (bien que j'ai toujours un peu peur du retour qui s'est souvent avéré difficile,car souvent accompagné de mauvaises nouvelles ....)

  • Réformes

    Hier aux infos, j'ai vu un reportage sur la réforme des maternelles et ça m'a mise en boule. Ils racontaient qu'avant, la maternelle c'était des enfants assis, le crayon en main à écrire et à apprendre les nombres jusqu'à 30 sans représentation ! Alors que maintenant, on favorisera l'oral en racontant des histoires et en faisant apprendre grâce aux jeux.

       J'ai enseigné une année en maternelle, il y a bien longtemps soit, et même si ma classe était la plus calme de l'école, mes élèves ne passaient pas leur journée le crayon en main et je les faisais parler. Mes enfants sont allés en maternelle et ils ont parlé, écouté des histoires, chanté, fait de la motricité et appris à tenir un crayon. Et c'est bien.

       Lorsque j'ai enseigné en CP, j'avais dans ma classe une élève qui n'était pas allée du tout en maternelle. Au niveau de l'apprentissage de l'écriture, elle avait beaucoup plus de mal que ses camarades qui avaient appris à écrire leur nom.

      Dans l’enseignement, on parle toujours de réformes. Dans ma carrière j'en ai vu ! Comme celle des mathématique modernes abandonnées quelques années après, ou celle qui a voulu supprimer les notions de grammaire, conjugaison, orthographe pour ne faire que du Français. On a vu avec quel succès ! Abandonnée elle aussi.Quant à la morale ou à l’instruction civique qu'ils ont soit-disant remis au programme, je ne les avais pas vu disparaitre. Souvent, je trouve ces réformes de la poudre aux yeux des parents pour leur faire croire qu'on s'occupe de l'enseignement.

    Le problème est bien plus grave et la vraie réforme n'est pas prête d'arriver. Admettre que tous les enfants ne sont pas égaux et que l'école ne devrait pas être la même pour tous parce qu'elle ne peut pas tout ( je me souviens en CE2 d'un élève dont le père était parti chercher des châtaignes et qui n'était pas revenu. En fait il avait été arrêté et était en prison. Que représentait alors les tables de multiplication et la conjugaison ?) Il faudrait un vrai courage politique pour en arriver là. Et je ne suis pas certaine que les enseignants eux-même seraient d'accord !

     

  • Pas suicidaire mais ....

    à bout. De nature plutôt optimiste malgré tout, je pense qu'un jour .... quand ? ça va s'arranger. Mais je repousse sans cesse mes limites et je n'en peux plus. Je n'en peux plus d'avoir les larmes aux yeux sans raison, j'en ai marre de ne plus avoir d'envie, de faire un gros effort pour me laver, m'habiller, promener le chien et même pour profiter de ma piscine. Je n'ai plus goût à rien. J'ai l'impression de m'enfoncer toujours un peu plus, je suis angoissée 24h avant d'aller voir maman.

      J'accepte sa maladie, ses discours qui ne signifient plus rien mais aller la voir pour qu'elle geigne sans arrêt et qu'elle ait envie que je parte afin de rejoindre son voisin de chambre. Je suis désespérée. A l'UCC de Nîmes il m'avait rendu un mère souriante et apaisée. Elle est retournée à son EHPAD depuis 5 jours et elle est redevenue angoissée et perdue. Que faire ? La changer d'établissement ? Malheureusement, les places sont chères. J'ai un rendez-vous jeudi après-midi avec la direction , le médecin et la psychologue de l'EHPAD. J'avoue que ça me fait un peu peur. J'espère qu'ils ne vont pas m'annoncer qu'ils ne veulent plus la garder. Je ne peux pas la reprendre. J'ai envie de fuir. De redevenir petite fille dans les bras de ma mère que je ne retrouve plus.

      J'aurais besoin de m'évader, de dépaysement mais en suis-je encore capable. J'emmène mon vide, mon désenchantement partout avec moi.

      Jusqu'où vais-je pouvoir aller ?