Réformes

Hier aux infos, j'ai vu un reportage sur la réforme des maternelles et ça m'a mise en boule. Ils racontaient qu'avant, la maternelle c'était des enfants assis, le crayon en main à écrire et à apprendre les nombres jusqu'à 30 sans représentation ! Alors que maintenant, on favorisera l'oral en racontant des histoires et en faisant apprendre grâce aux jeux.

   J'ai enseigné une année en maternelle, il y a bien longtemps soit, et même si ma classe était la plus calme de l'école, mes élèves ne passaient pas leur journée le crayon en main et je les faisais parler. Mes enfants sont allés en maternelle et ils ont parlé, écouté des histoires, chanté, fait de la motricité et appris à tenir un crayon. Et c'est bien.

   Lorsque j'ai enseigné en CP, j'avais dans ma classe une élève qui n'était pas allée du tout en maternelle. Au niveau de l'apprentissage de l'écriture, elle avait beaucoup plus de mal que ses camarades qui avaient appris à écrire leur nom.

  Dans l’enseignement, on parle toujours de réformes. Dans ma carrière j'en ai vu ! Comme celle des mathématique modernes abandonnées quelques années après, ou celle qui a voulu supprimer les notions de grammaire, conjugaison, orthographe pour ne faire que du Français. On a vu avec quel succès ! Abandonnée elle aussi.Quant à la morale ou à l’instruction civique qu'ils ont soit-disant remis au programme, je ne les avais pas vu disparaitre. Souvent, je trouve ces réformes de la poudre aux yeux des parents pour leur faire croire qu'on s'occupe de l'enseignement.

Le problème est bien plus grave et la vraie réforme n'est pas prête d'arriver. Admettre que tous les enfants ne sont pas égaux et que l'école ne devrait pas être la même pour tous parce qu'elle ne peut pas tout ( je me souviens en CE2 d'un élève dont le père était parti chercher des châtaignes et qui n'était pas revenu. En fait il avait été arrêté et était en prison. Que représentait alors les tables de multiplication et la conjugaison ?) Il faudrait un vrai courage politique pour en arriver là. Et je ne suis pas certaine que les enseignants eux-même seraient d'accord !

 

La formation demain...

Lors de la journée prévention, j'ai profité de mon binôme, directeur de centre, pour m'informer sur la nouvelle loi que le gouvernement veut faire passer pour la formation des professeurs des écoles.L'IUFM demeure, mais la formation disparaît....
On demandera aux futurs professeurs des écoles d'avoir un Master pour pouvoir passer le concours d'entrée à l'éducation nationale. Il faudra donc que dans leur dernière année, ils préparent leur thèse, leur concours et se forment car dès l'année suivante, ils auront la charge d'une classe.....

Une proposition est faite ; qu'ils fassent un Master de math ou de français et pour le concours, on ne leur donnerait que deux épreuves / une en français, l'autre en math. Le reste....on s'en fout. C'est vrai qu'on veut aussi supprimer l'histoire-géographie en terminales scientifiques....

 

Certains me diront que j'ai commencé à faire classe au sortir de mon bac, sans formation. C'est vrai. Mais à l'époque , je voyais le conseiller pédagogique plusieurs fois par mois dans ma classe, j'avais des formations pédagogiques tous les jeudis. Les enfants n'étaient pas les mêmes et on  nous demandait moins de "projets", de rapports et même de disciplines à enseigner.Le plus souvent, ceux qui commençaient directement après le bac étaient remplaçants. Rares étaient ceux qui comme moi, ont eu la chance d'avoir une classe à l'année. Je ne sais pas si j'ai été une bonne instit. Ce que je sais c'est que pour la plupart, mes élèves étaient heureux de venir en classe et qu'ils n'ont ni mieux, ni plus mal réussi qu'ailleurs. Et je n'avais pas un Master. Tu peux être super cultivé et ne pas savoir faire passer ses connaissances ou te faire respecter.

Dans ces temps qui sont devenus difficiles pour les enseignants, ne leur apporter que le savoir et aucune pédagogie ni pratique, est-ce vraiment un mieux ? Pour ma part, j'en doute fortement !