Désemparée

C'est ce que je suis : désemparée face à l'avance inexorable de la perte de mémoire, des facultés de réflexion et de l'autonomie dont souffre ma mère.

   Et oui, je parle encore de ma mère. C'est que malheureusement ma vie tourne principalement autour de la sienne.

   Je me félicite d'avoir demandé de l'aide à l'association. Je rencontre ainsi des gens qui savent ce que je vis, qui me comprennent et qui sont là pour m'aider. En plus des explications sur les actes ou les ressentis des "malades", qui me permettent d'avancer tout, tout doucement vers un recul que je dois absolument arriver à prendre si je ne veux pas tomber en dépression, ils m'écoutent et me soutiennent.

   Devant mon désarroi, la psy et la directrice de l'association m'ont proposé une formation nommée "l'humanitude" présentée par des professionnels qui vont essayer de nous faire passer des techniques de relâchement. Cela va me faire rater quatre cours de country, mais il y va de ma santé morale, alors ..... première séance mi-avril.

  En attendant, je vais faire de mon mieux, car savoir pourquoi ma mère a de plus en plus besoin de moi et accepter ma perte de liberté, il y a encore une grande marge.

 

Première journée

  Certains me diront que mon blog n'est pas très gai. Mais ce blog est aussi un exutoire lorsque mon moral est trop en baisse.

    Hier j'ai rencontré la psychologue de l'association. Bien que je me sois trompée de date, elle a pu recevoir. C'est une jeune femme très agréable et gentille. Elle m'a bien laissé parler, s'est efforcé de me déculpabiliser, m'a fortement conseillée de continuer mes différentes activités même si je dois me forcer et m'a félicitée de m'être enfin décidée à me faire aider. J'ai pleuré bien sûr, mais ça déstresse.

    Ma première aide, c'est aujourd'hui. Ce matin j'ai laissé maman en accueil de jour. Au réveil, d'abord une grosse inquiétude. Elle ne se souvenait pas que c'était aujourd'hui bien que nous en ayons encore parlé hier. Elle était paniquée. J'ai eu peur qu'elle ne veuille plus y aller.

 Mais elle a été courageuse. L'accueil a été chaleureux à notre arrivée.

  je l'ai laissé, suis allée boire un café chez mon fils et promener mon chien puis suis rentrée à la maison.

  Quelques heures de solitude ça fait un bien fou ! Trop court, mais c'est déjà ça.

   je l'ai récupéré vers 16h15. Globalement positif mais trop long m'a-elle-dit. Elle a néanmoins fait travailler sa tête avec des questions-réponses et le triomino. Une des aides-soignantes m'a proposé de l'amener mardi pour un second essai. Si j'ai bien compris, le groupe du mardi serait plus dynamique et bavard.

 J'espère que ça lui ira, car moi ça me va !

   

 

Je cherche ma mère

  Coup de blues ce matin ou de nostalgie. J'ai mal. Je ne reconnais plus ma mère.

  On répète souvent :"c'est dur de vieillir", c'est vrai à partir d'un certain âge.

  Depuis environ 6 mois, elle a beaucoup baissé. La neurologue, après un test de 1h30 et la lecture de son IRM du cerveau, nous a dit que son cerveau avait rétréci, il y a moins de neurones, moins de bon travail du cerveau. Surtout au niveau des parties de l'enregistrement.

    Je ne retrouve pas ma mère dans cette personne obsessionnelle et impatiente,qui ne peut plus raisonner, qui me pose des questions qui ressemblent à celles que me posaient mes élèves de huit ans.Dans cette personne qui oublie le passé proche et mélange le passé lointain, dans cette personne qui se rappelle du nom de ses proches mais n'a pas dans sa tête le visage qui va avec. Et je ne m'étends pas sur ses problèmes d’ouïe et de vision.

  Ce matin, piqûre dans l’œil ! Stress pour nous deux. C'est peut-être pour ça que je ne vais pas bien.