Première séance de formation à l' Humanitude

   L'association d'aide aux aidants de laquelle je me suis rapprochée, a organisé 4 séances de trois heures de formation à l'humanitude. Nous étions 6 participants : un homme dont la femme a été déclarée Alzheimer il y a six ans, une femme dont le mari a Alzheimer depuis 12 ans, trois jeunes femmes dont un des parents est atteint de la maladie d'Alzheimer ( l'une d'elle a sa mère chez elle comme moi) et moi-même.

  Pour commencer, l'animatrice nous a parlé de la Méthodologie de soin Ginestre-Marescotti dite "Humanitude"; Si cette méthode vous intéresse, vous pouvez aller sur le lien suivant afin d'avoir plus amples renseignements.

http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/psycho_pour_tous/seniors/13418-humanitude-philosophie-service-personnes-agees.htm

  La méthode expliquée, nous sommes passés à des explications plus pratiques, quelques gestes précis , quelques explications sur certaines attitudes des malades pour que nous comprenions mieux ce qui se passe.

  Tout ça semble très bien, mais en fait on demande aux aidants un calme, une patience et une abnégation que je ne suis pas certaine d'avoir. Je sais que maman n'est pas responsable des nombreux actes ou paroles qui me déstabilisent mais ce n'est pas pour ça que j'arrive toujours à rester calme. Comme a dit l'animatrice : "cette formation n'est pas faite pour vous culpabiliser, vous avez le droit, de temps en temps  de vous énerver." Mais en fait, on se culpabilise !

Je ne suis pas une affaire !

    Je sais, je suis déprimée, je l'ai déjà écrit. Je pensais néanmoins que 14 jours en Picardie, en laissant ma mère chez ma soeur me permettrait de remonter un peu la pente. J'étais contente de revoir mon ami qui n'avait pu me faire une petite visite dans le Sud comme c'était prévu, mes amis qui me manquent un peu quand même, mon fils et sa famille.

     Malheureusement, quand on part, on emmène ses soucis, surtout s'ils représentent votre nouvelle vie !

   Mon ami est gentil et patient, j'ai vu la plupart de mes meilleures amies, j'ai profité encore un peu du gnome, j'ai bien mangé, j'ai même ri, mais parfois je me demandais ce que je faisais à tel ou tel endroit.

   Ma libido, mon entrain, mes envies sont totalement absents. D'après le psy, certaines situations difficiles annihilent beaucoup de choses. Ma vie ? Elle est de côté. Pour combien de temps ? Quand et comment la reprendrai-je en main ?

   je dois fatiguer mes proches avec ma tristesse, mes larmes jamais très loin et ma mère toujours en tête. Je sais que quelques uns s'inquiètent. Mais comme m'a dit le psy : "J'ai peur que les limites que vous vous êtes données, ce soit de tomber malade"

     Dans 3 jours je reprends la route et bien que je sois contente de retrouver mon chez moi, j'angoisse. 

   Espérons qu'en cette année 2014, je serai moins seule ......

J'ai la mémoire qui flanche

"Non, ce n'est pas Alzheimer, répond le médecin à ma mère, ceux qui en sont atteint ne se posent pas la question."

"Ce n'est pas trop la mémoire qui est atteinte que l'attention" nous dit la neurologue.

"Non, pas de graves lésions au cerveau, juste des marques de dégénérescence normale pour son âge" indique le compte rendu de l'IRM du cerveau qu'elle a subi.

  En définitif tout va bien ! Et pourtant .....

Le passé lointain devient flou, s'estompe ou se mélange. Quant au passé plus proche,il a du mal à s'imprimer. Elle oublie ce que je lui dis, mes réponses que je dois répéter plusieurs fois.Parfois même, elle oublie ce qu'elle m'a dit ou demandé et me regarde quand je lui en reparle comme si j'étais une extra-terrestre .....

  Mémoire qui flanche mais surtout impossibilité à se concentrer A part le journal, elle n'arrive plus à lire un livre, a du mal à suivre une fiction à la télé, relit et relit les explications pour faire un tricot, reprend et reprend plusieurs fois ces travaux de couture.

  Ce n'est pas facile de voir sa mère régresser ainsi, et il faut de la patience pour répéter et répéter les choses .Suis pas au top !