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culpabilité

  • Plus rien

    J'ai atteint mes limites. Je n'ai plus envie de rien sauf de me terrer pour pouvoir pleurer et hurler tout ce stress,toute cette peine qui me pourrit ! Déjà je ne vais plus à la country par peur de fondre en larmes dès la première parole gentille qu'on me dira. Aujourd'hui, je n'arrive ni à lire, ni à colorier ni même à rester à faire des jeux sur mon PC. Je bous, j'ai mal et maman continue à me sortir les paroles qui font mal. Je sais que je ne dois pas culpabiliser, mais c'est moi qui ai décidé de la placer, c'est moi qui la rend malheureuse. Tout le monde me prend pour une femme forte ....Heureusement que personne ne me voit, je ne suis que colère, larmes et grande lassitude, une loque humaine !

      Il me reste 15 jours ! Heureusement qu'elle part trois petites journées en hôpital de jour car je crois que sinon c'est moi qui serais hospitalisée.

  • 1er décembre

    Vendredi, vers 18h, alors que ma mère était chez le kiné, je reçois un coup de téléphone de la maison de retraite de St Quentin : Une place est libérée pour maman. Nous devons réfléchir et donner notre réponse lundi après-midi .... J'attendais cette nouvelle, peut-être pas aussi vite mais mon estomac se serre et j'ai peur d'annoncer ça à ma mère.J’informe ma sœur et mon frère tout en sachant que c'est à moi de prendre la décision.

      A son retour, j'essaie de lui expliquer la situation. Pas de réelle réaction. Je pense qu'elle avait noté la chambre libre mais pas son entrée pour le mois prochain ...

       Lundi après-midi je donne une réponse affirmative à la directrice et nous convenons de la date d'entrée : le 1er décembre. Je commence à me pencher sérieusement sur le trousseau et m'aperçois que maman a des achats à faire. 3 semaines pour s'en occuper mais j'ai néanmoins une première valise à apporter la semaine prochaine pour qu'ils marquent une partie des vêtements qu'elle trouvera en arrivant. Je dois donc réaborder le sujet avec maman et là elle saisit et la soirée est délicate. Elle ne peut pas retenir qu'elle rentre dans moins de 3 semaines.Malheureusement je devrai encore en passer par là.

        Elle est triste et malheureuse. Et moi ? Moi je suis épuisée physiquement (j'ai dormi 3h sur le matin) et psychologiquement. Les pensées tournent sans cesse dans ma tête et les larmes sont prêtes à couler dès qu'on me parle.Je ne ressens pas vraiment de culpabilité, si ce n'est celle de n'avoir pas pu tenir davantage. Maman a peur de l'inconnu de la maison de retraite et moi de la solitude que je vais retrouver car elle occupait toute ma vie.

      Et puis je dois déménager et pour le moment mes recherches sont vaines, rien ! Ça aussi, ça m'angoisse.
     Comment vais-je sortir de tout ça ?

  • Visite à la maison de retraite

       Ce jeudi, nous avions rendez-vous, maman et moi, avec la directrice de la future maison de retraite de maman, le médecin coordinateur, la psychologue et la responsable des soins. Le rendez-vous s'est très bien passé, maman a posé les quelques questions qui la taraudaient. La directrice est une femme très douce qui a bien expliqué le fonctionnement de la maison, nous l'a fait visiter.

       C'est un bâtiment tout neuf, entouré de verdure.Il est divisé en cinq unités, deux "fermées" (où maman sera placée) et trois "ouvertes". C'est assez sympa, avec patio, terrasse. Tout est clair.

      Ce qui a chagriné maman c'est de se rendre compte qu'elle ne pouvait pas apporter ses meubles. Nous avons négocié pour son fauteuil et son petit meuble.

      Ce qui m'a chagriné moi, c'est l'état de certaines résidentes. Peut-être que maman, habituée par ses journées d'accueil à fréquenter des personnes plus malades qu'elle, ne les a pas forcément remarquées.

      Il y en avait une qui n'arrêtait pas de chantonner, une autre répétait sans arrêt " dites moi, il va venir me chercher ? Quand il vient me chercher ? ", plus loin une autre malade tirait sans cesse la langue .... J'espère que maman trouvera des résidentes avec qui parler ...

      je sais qu'elle accepte de rentrer dans cette maison pour moi. Elle se rend compte que je vais mal et elle ne veut pas que je tombe malade. Elle continue malgré sa maladie à être la maman qu'elle a toujours été, elle pense au bien de ses enfants. Je me culpabilise de ne pouvoir la garder davantage. Ça ne va être facile pour elle. Il parait qu'il faut en moyenne un mois pour prendre ses marques et se sentir "bien"

      Pour le moment, cette visite et ce futur m'empêchent de m'endormir bien que la nuit soit déjà bien avancée .....